INTRODUCTION.
XIII
La bourgeoisie parisienne avait, au même degré que la noblesse,.la pré­occupation de ne pas laisser démembrer les domaines qui, de temps im­mémorial, se trouvaient dans les mêmes familles; c'est dans cette pensée que Nicolas Maheut, marchand, bourgeois'dé Paris, possesseur du fief et hôtel seigneurial de Compiègne, au village de Sevran, près de Livry, qu'il tenait de la générosité de son oncle Philippe de Sailly, en fit donation à son frère, Charles, notaire au Châtelet, avec réversibilité sur la tête de son fils, voulant, disait-il, éviter le démembrement de ce domaine, comme il l'avait été au temps passé, cette division amenant k ordinairement la ruyne des maisons nobles et seigneuriallesii (n° 4266).
Si "la plupart des nombreux hôtels existant alors à Paris étaient bien entretenus et faisaient l'orgueil de leurs propriétaires, combien par contre de maisons modestes, laissées à l'abandon, tombaient en ruine, notamment dans la rue Saint-Denis, la rue des Vieïlles-Etuves, la rue de la Tannerie et la rue de la Ferronnerie, où se voyaient maints bâtiments, « vieux, caducqs etruynezi) (nos 34, 575, 3222, 3529).
Par une sorte d'anomalie singulière, la propriété immobilière à Paris se trouvait tantôt concentrée dans les mains de quelques individus, tantôt morcelée à l'infini; ainsi Julien de Malestroit, seigneur d'Oudon, possédait à lui seul 28 maisons de la rue de la Harpe, toutes d'une certaine, impor­tance, puisqu'elles étaient en moyenne estimées 1,5oo écus d'or(n° 3941). Pour ce qui est du morcellement des immeubles, nous en voyons un exemple bien caractéristique dans la donation que fit à l'hôpital de Sainte-Catherine, de lame Saint-Denis, l'une des religieuses novices, fille d'un bourgeois dc Paris, qui, avant de se consacrer au service des pauvres, abandonna à l'hô­pital la 2lic portion de deux maisons contiguës, rue du Fouarre, près des Innocents, et la -i8e partie de deux autres maisons, rue Saint-Antoine, le, tout dépendant de la succession de sa mère (n° 4237).
Celui qui voudra se rendre un compte .exact de la topographie pari­sienne au xvi0 siècle ne devra pas se borner à l'examen des hôtels et des maisons, il se gardera de négliger les mentions qui font connaître l'exis­tence et l'emplacement des jardins, souvent d'une étendue assez con­sidérable, qui jetaient leur note de verdure dans l'intérieur de Paris, notamment celui des Arbalétriers, rue Saint-Denis; celui.de l'hôtel du